ABSTRACT OF PAPER
Title: Du sentiment d’envie au critère d’absence d’envie.
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Le critère d’absence d’envie a été fort exploité par les théories égalitaristes du XXe siècle qu’il s’agisse du welfarisme ou du post-welfarisme et, dans ce dernier cas, de l’approche par l’égalité des ressources (Dworkin, Van Parijs, Rawls) ou de l’approche par l’égalité des chances (Arneson, Cohen, Sen). Or la référence au sentiment d’envie joue déjà un rôle dans la conception rousseauiste des échanges, des relations entre les hommes et dans ce qu’il considère devoir être l’organisation sociale. Notre propos sera de montrer l’évolution de la référence à l’envie dans la conceptualisation d’une juste distribution des ressources dans la sphère sociale. Nous montrerons que l’élément décisif d’une prise en considération de la problématique de l’envie dans le cadre de théories économiques de la justice réside dans la distinction entre sentiment d’envie et critère d’absence d’envie, qui seul peut justifier que l’envie constitue une référence dans l’allocation des ressources. Nous envisagerons, dans un premier temps, les mécanismes selon lesquels l’exacerbation des différences nourrit, dans les analyses rousseauistes, le sentiment d’envie. Nous verrons ensuite comme la référence au sentiment d’envie peut ou non conduire à un réaménagement des théories politiques de la justice, notamment chez Rawls et Nozick. Nous analyserons enfin les nécessaires réaménagements subis par la notion pour lui permettre d’être exploitée dans les théories économiques contemporaines au titre de « critère » d’absence d’envie.
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